« Le silence attrapé par la manche », Labo philo avec la Compagnie des Cailloux sauvages

Après avoir bénéficié d’ateliers autour du langage et du théâtre d’objet, les élèves ont assisté à une représentation du nouveau spectacle de la Compagnie des Cailloux sauvages : « Le silence tiré par la manche ». S’en sont suivis des ateliers à visée philosophique, visant à mettre des mots sur les émotions suscitées par cette fable onirique, portée par une comédienne seule en scène, Isabelle Florido. Elle interprète des enfants, perdus dans l’océan du monde des adultes dont la présence alentour n’est pas toujours réconfortante.

« Dessus : ce que l’on dit, ce que l’on montre, l’endroit du repas, du jeu, du bain, de la rencontre avec l’autre. Dessous : le spectateur devine un monde d’objets qui sont autant de compagnons d’aventure, une fantastique cachette, un monde imaginaire, un grenier, un refuge. »

C’est le mystérieux monde de l’enfance qui s’ouvre à nous, chatoyant, nuancé, entre cachette et « pestacle », entre silence et grands discours.

Comment fait-on pour grandir ? Que peut-on dire avec des mots ? Qu’est-ce qui reste indicible ? Que racontent de nous les objets ? Nommer, se nommer, désigner, répéter… C’est le jeu infini du sens, qui se tisse comme une trame.

Envahi par les émotions (le rire, la peur, la surprise, l’exaltation, la honte…) le spectateur suit cette histoire aux multiples méandres, réfugié dans une cabane, désemparé dans sa maison, moqué dans la cour, protégé sous un tissu… Petits et grands sursautent et se passionnent pour chaque péripétie, toujours savamment suggérée, suffisamment subtile pour que l’imagination de chacun soit mise à contribution.

Fruit d’un travail en résidence à Grandchamps-des-fontaines, ce spectacle est né d’un glanage de souvenirs et de mots auprès de personnes âgées, par Zaz Rosnet, créatrice de la compagnie. La scénographie signée Hannah Daugreilh est une merveille de poésie intimiste.

Gageons que les théâtres de France et de Navarre offriront un bel avenir à cette œuvre magnifique qui commence tout juste à vivre.

Labo-Philo

Une cueillette de questions philosophiques nées du spectacle aboutit au choix de deux problématiques , traitées en demi-groupe.

Exemples recueillis dans les écoles de Gironde :

  • Qu’est-ce que la vie imaginaire ?
  • Peut-on vouloir changer de monde ?

« L’imaginaire c’est un espace vide qu’on remplit avec tout ce que l’on veut : des personnages, des légendes, des histoires… Sans la vie imaginaire, la vie réelle serait banale ! » Lili

  • Pourquoi devient-on violent ?
  • A quoi servent les langues ?

« Quand il y a de la violence, il faut aller le dire, sinon cela ne s’arrête jamais. » Noé

  • Le théâtre invente t-il ou raconte t-il la vie réelle ?
  • Faut-il contrôler ses émotions, ses sentiments ?
  • Peut-on expliquer la violence ?
  • De quoi est faite notre vie imaginaire ?

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