Parce que les enfants ont besoin de réfléchir ensemble aux problématiques liées au dérèglement climatique, à la vie en société, à la pollution comme à la place des humains sur la terre… En parallèle avec les ateliers menés dans les écoles dans le cadre des Juniors du développement durable, chaque saison, un film à destination des scolaires est proposé en matinée au cinéma Utopia, suivi d’un débat autour des questions écologiques, animé par l’association Philosphères.
Automne et hiver 2019
Séances
d’AUTOMNE Lundi 25, mardi 26 , jeudi 28 novembre 2019 au matin
La Vallée des loups, Jean-Michel Bertrand, documentaire, 1h30, 2016 Thématiques JDD : changement climatique, biodiversité
Cycle 2 et 3 avec deux questions au choix :
La nature sauvage nous appartient-elle ?
Que nous apprennent les animaux sauvages ?
Séances d’HIVER Lundi 20, mardi 21, vendredi 24 janvier 2020 au matin
Tito et les oiseaux, Gustavo Steinberg et Gabriel Bitar, animation, 1h13, 2019 Thématique JDD : Cohésion sociale et solidarité Cycle 3 avec deux questions au choix :
La peur est-elle dangereuse ?
Les machines sont-elles libératrices ou nous emprisonnent-elles ?
Pour bien commencer la rentrée, l’Atelier des Bains Douches et Philosphères se sont donné rendez-vous le vendredi 30 août à la BIB pour notre désormais traditionnel cinéphilo, en famille, à partir de 8/9 ans.
Que faire face à la peur ?
Résumé : « Dans un Sao Paulo très sombre aux multiples tours et immeubles inquiétants, la peur change les habitants en pierre. Cette étrange épidémie fait les affaires d’Alaor, célèbre présentateur télé gavant ses spectateurs d’images de faits divers plus effrayants les uns que les autres. Rien de plus essentiel pour cet odieux bonhomme, qui entretient la peur de ses concitoyens afin de leur vendre des résidences ultra sécurisées.Tito a 10 ans et vit seul avec sa mère. Il comprend que le remède à l’épidémie pourrait être lié aux recherches que son père avait faites avec des oiseaux. Accompagné par ses amis, il se donne alors pour mission de sauver le monde… »
L’association Philosphères propose pour sa 4è édition Des mots dans les arbres, trois journées festives (10, 11 et 12 juillet 2019) Place Dormoy à Bordeaux autour de “ L’éloge des langues”
Un projet labellisé par le Centre national du livre dans le cadre de Partir en livre.
« Les limites de mon propre langage signifient les limites de mon propre monde. » L. Wittgenstein
« On peut, si on veut, ramener tout l’art de vivre à un bon usage du langage. » S. Weil
Les enfants (4-12 ans) sont invités à participer gratuitement :
Mercredi 10 juillet 2019 de 14 h. à 17 h. : Ateliers philo’, peinture, argile , musique et jeux de langage Espace lecture + Espace jeux libres
Jeudi 11 juillet 2019 de 14 h. à 18 h. : Ateliers philo’, peinture, argile , musique et jeux de langage Espace lecture ouvert à tous + Espace jeux libres de 18 h. à 21 h. Apéro – Jeux de mots avec le collectif Fosforizo + Réflexion des mots pour les arbres
Vendredi 12 juillet 2019 de 14 h. à 19 h. :
Espace lecture + Espace jeux libres + Stand de la Librairie du Contretemps
14 h. 30 : Spectacle à partir de 3 ans Français/Occitan La compagnie du Parler noir, Isabelle Loubère « Contes qui font peur… La langue de la lande » + Bord de scène animé par Florence Louis, médiatrice en philosophie
Ateliers arts plastiques
Jeux, danse et librairie avec L’Ostau Occitan – Institut d’Etudes Occitanes de la Gironde
de 19 h. à 21 h. : BAL OCCITAN avec ALENADA à partir de 20 h : Repas réunionnais « Rougail-saucisses » avec le Petit Grain réservation au 0980431638 de 21 h. à 23 h. : BAL CREOLE avec Trio Rudy Music
Merci à tous les bénévoles de l’association pour cette quatrième édition rondement menée ! Merci aux associations et institutions partenaires
Adultes et enfants sont invités à une réflexion sur la démesure de la consommation, les déchets et la réinscription du monde dans les cycles de la nature. Les débats s’accompagnent d’une activité de création en argile, qui ouvre sur la sensation, le maniement de la matière naturelle et l’imagination. Philosophe en herbe et petites âmes d’artistes sont les bienvenus ! A la Maison du patrimoine naturel du Créonnais à Sadirac (33) gratuit, à partir de 6 ans, le dimanche 12 janvier 2020 de 15h à 17h
Rendez-vous le 22 mai de 14 heures à 17 heures à la Bibliothèque Saint-Michel des Capucins pour un atelier philo’art autour de la liberté, dans le cadre de la Fabrique du citoyen #4 ! Après une réflexion philosophique sur la liberté basée sur des œuvres d’art, création de tracts mettant en avant la liberté, dans toutes ses formes. Atelier ouvert aux enfants de 8 à 12 ans, réservations au 0556911879, animé par Florence Louis et l’artiste plasticien Victor Cornec.
Nous proposons un ciné-philo autour du magnifique film d’animation Funan, de Denis Do, sorti en salle le 6 mars 2019
Esthétiquement et émotionnellement puissant, Funan est un film d’animation profondément humaniste, qui a remporté le Cristal d’or à Annecy, avant de faire une razzia sur l’ensemble des festivals du monde entier. Le récit se déroule pendant la prise de pouvoir puis le gouvernement génocidaire des Khmers rouges au Cambodge. Il nous interroge, avec force et délicatesse, sur la situation des hommes aux prises avec l’Histoire, leur capacité de résistance, les liens familiaux, la mémoire, l’hommage aux morts, l’exil, la culture comme rempart contre la destruction du monde…
Le film se déroule durant trois années effroyables (avril 1975-janvier 1979) au cours desquelles la population cambodgienne a été déportée, coupée de tout enracinement, enrôlée dans son ensemble dans une politique qui visait la création d’un monde neuf, retour au mythe originel du premier royaume de Funan. Les dirigeants khmers rouges, marxistes influencés par Staline comme par Mao, ont mis en place une terreur idéologique et policière, perpétuant un génocide et causant une famine structurelle.
Hannah Arendt : « le régime totalitaire est irréductible au despotisme »
Il nous semble intéressant de revenir sur la notion de totalitarisme, phénomène qu’Hannah Arendt a conceptualisé dans Les origines du totalitarisme (1951). Le totalitarisme bouleverse le rapport du régime à la société et la conception de l’État. Tout système totalitaire diffère des autres formes d’oppression politique (despotisme, tyrannie, dictature). Le champ de l’activité de l’État devient « total », et en conséquence l’autonomie du corps social disparait. C’est l’idée même d’autonomie qui se voit niée, soit la volonté d’ « en finir avec l’existence autonome d’absolument n’importe quelle activité (…), une domination permanente de tous les individus dans toutes les sphères de leur vie. »
L’Etat totalitaire se caractérise également par l’indifférence à l’égard du droit positif (constitution, lois en vigueur), par le fait qu’il ignore tout simplement cette référence, jugée dépassée. L’Etat ne trouve sa légitimité que dans son idéologie, « une idée qui permet d’expliquer le mouvement de l’histoire comme un processus unique et cohérent ». Il se confond également avec le parti.C’est la nature même de l’homme qui est attaquée par le totalitarisme : Arendt refuse de poser une essence de l’homme qui serait immuable. Son humanité tient en ses conditions d’existence : les détruire le plonge dans la désolation.
La domination totalitaire « se fonde sur la désolation, sur l’expérience d’absolue de non-appartenance au monde, qui est l’une des expériences les plus radicales et les plus désespérées de l’homme. »
Funan c’est l’histoire d’une famille. D’une femme. Ma mère. Ce film raconte ses sacrifices, ses déchirures et sa survie sous le régime Khmers rouges. Par ce récit, je souhaite aborder les émotions, les relations. Explorer la complexité des rapports humains dans un contexte extrême d’oppression. Il ne sera pas question de bien et de mal. Le film nous plonge dans la vie de gens normaux, épuisés par la souffrance. Il ne juge pas, ne blâme pas, mais essaie de comprendre et de faire comprendre. Car c’est bien le premier pas d’un long chemin vers le pardon. Nous n’avions pas l’intention de parler du contexte politique de l’époque, de faire de ce film un cours d’Histoire. Certes, des éléments sont intégrés, cités et exprimés, participant à la lecture du film. Mais dans l’ensemble, les informations historico-politiques restent succinctes. La documentation sur cette époque existe et ce film pousse à s’y intéresser.
Un film, n’est-ce pas aussi une porte entrebâillée qui invite à être poussée? Pour ma part, ce film est complètement ancré dans ma démarche de recherches sur le passé. Il me permet de uestionner une mémoire que j’ai fantasmée ou rejetée. Le fait de savoir qu’on est, d’une certaine façon, le produit de ce genre d’événement, apporte forcément son lot de questionnements et de remises en question. J’évite volontairement le terme « traumatisme » que je trouve dur à porter. Il y a une forme de culpabilité de ne pas avoir vécu cela avec les siens. Funan m’a permis de reconstruire des personnages et leur vie à partir du témoignage de ma mère. Cette démarche créative m’a fait entrer dans les personnages pour vivre un peu avec eux tout ce qu’ils ont traversé. J’ai choisi l’animation car j’en suis passionné. Je préfère également voir le personnage de ma mère interprété par le dessin, plutôt que par une véritable comédienne. L’animation signifie également pour moi plus d’universalité. L’héroïne de Funan est cambodgienne, mais avant tout et surtout, une femme. Une mère. L’animation est un médium idéal pour captiver le public en lui offrant du recul par rapport à la réalité. Le film est réaliste tout en préservant un espace pour l’interprétation. Subtilement, il provoquera, évoquera.