« Pour moi la philosophie a toujours été le nom qu’on donne au fourre-tout dans lequel on range provisoirement tous les problèmes qui traînent, et pour lesquels personne n’a encore trouvé une méthode de traitement qui rencontre un assentiment unanime. (…) Elle s’occupe de tous les résidus, de tous les problèmes qui restent insolubles. »
John Austin, La philosophie analytique
Mise à mal par l’omniprésence des écrans, l’accélération de la vie quotidienne, l’isolement et l’inquiétude devant l’avenir, la liberté de pensée nécessite d’être soutenue par l’ouverture de pratiques philosophiques collectives, conviviales et répétées.
Pour les enfants
« Il importe de montrer aux enfants que leurs questionnements sont dignes d’être écoutés » Gilles Geneviève. Si la philosophie pour les enfants est née aux Etats-Unis avec Matthew Lipman, elle s’est vite développée à travers le monde. En France et a fortiori à Bordeaux, les initiatives restent cependant très limitées, notamment au cadre scolaire.
Fort de ce constat, Philosphères propose des ateliers pour enfants. Le dialogue s’ouvre autour des questions fondamentales qui les interrogent. Parce que les sujets abordés les concernent tous, la réflexion est ouverte, vive et enrichissante. S’exprimer, s’écouter, réfléchir ensemble : c’est un temps de partage, autour d’un texte, d’une image, d’un film ou d’un jeu. Philosopher ouvre un espace de liberté personnel. Chacun a la capacité de penser : encore faut-il la solliciter ! Sans évaluation ni performance à atteindre, les enfants goûtent la simple joie de penser ensemble.
Associer l’art aux débats à visée philosophique est une pratique enrichissante : ciné’philo, ateliers associant questionnement et pratique artistiques (poésie, modelage, dessin…), café philo’…
Pour les adultes
Parce que la liberté de pensée est inscrite dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (art. 18), la Convention Européenne des Droits de l’Homme (art. 9) et la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union européenne (article 1er), il revient à une société démocratique d’assurer l’accès de chacun à sa propre autonomie. C’est le projet des Lumières : « Les lumières sont ce qui fait sortir l’homme de la minorité qu’il doit s’imputer à lui-même. La minorité consiste dans l’incapacité où il est de se servir de son intelligence sans être dirigé par autrui. » (E. Kant)
Notre approche vise à soutenir le sujet dans sa capacité à philosopher par lui-même. L’animateur est le garant de par ses compétences et sa formation de la sérénité des échanges qui doivent respecter la liberté de pensée et de croyance, tout en favorisant la tolérance.
Un remède universel
A l’heure où l’endoctrinement sectaire, fondamentaliste et/ou spectaculaire menace l’intégrité même des pays démocratiques, il est urgent de recourir à ce remède qui met en question et critique les dogmes et les préjugés des sociétés et des individus : « Ce que peut la philosophie, c’est nous défendre contre ceux qui cherchent à nous manipuler, contre ceux qui ne sont ni bons ni sincères. Elle ne rend pas les gens honnêtes, mais elle nous donne les outils pour démasquer leur malhonnêteté. Elle bénéficie en outre d’un champ d’action suffisamment vaste pour nous épauler dans bien des circonstances, tant potentielles que réelles. Mais face au monde qui l’entoure, son utilité dans tous les domaines – qu’ils soient politique ou religieux, commercial ou éthique – réside principalement dans la protection qu’elle nous offre contre ceux qui prétendraient, intentionnellement ou non, brouiller notre capacité de raisonnement et nous conduire à l’erreur. (Halte à la manipulation ! Peter J. King, Professeur de philosophie à Oxford, Prembroke College, in Courrier de l’UNESCO, n°9, 2007)
Vecteurs d’émancipation les ateliers à visée philosophique enrichissent la vie en commun.