Notre corps, nous-mêmes, 50 ans de luttes féministes

Un livre culte

Puberté, sexualité, maternité : au centre des combats féministes, le corps des femmes. En 1973, le livre Notre corps, nous-mêmes parait aux États-Unis, rédigé par un collectif de femmes : véritable manuel de témoignages, d’informations et de réflexion, il est adapté dans 35 langues, dont le français en 1977. Une version réactualisée vient de paraître : retrouvons les auteures qui ont participé à l’aventure éditoriale de 1977 et de 2020 !

Corps contre corps, 50 ans de luttes féministes

Notre corps, nous-mêmes est une histoire de transmission. De femmes à femmes, : la transmission d’expériences corporelles, du lien intime qui nous relie à nous-mêmes. Car le corps n’est ni objet pur, ni sujet pur. « Comment le corps qu’on a peut-il devenir le corps qu’on est ? » s’interroge la philosophe Anne Dufourmantelle. le corps est une expérience sensible sur laquelle nous avons un besoin vital de mettre des mots; C’est de quoi ce livre unique témoigne : des bienfaits de la prise de parole des femmes.

Instrumentalisé par une société de consommation qui fige les populations en catégories marketing, notre corps subit de plein fouet les vicissitudes du temps. Exhibé sous tous les angles, moqué, commenté, caché, mis en compétition, voilé, fardé, soigné, maltraité, drogué, prostitué, caressé, aimé, fantasmé, source de plaisir et de souffrances,désiré et désirant, le corps gagne à être ressenti, comme « un nœud de significations vivantes » (Merleau-Ponty), le poète Wendell Berry le compare à une œuvre d’art.

En quoi les corps féminins constituent-ils un sujet différent des corps humains tout court ? Parce qu’ils ont toujours fait figure d’anomalies ; la norme est celle du masculin. Les questions exclusivement féminines (règles, grossesse, accouchement, allaitement, cycles, ménopauses, sexualité féminine…) sont longtemps demeurées taboues. En arrière-plan, « les affaires de femmes relevaient du genre » (Illich). Prises en charge par l’autorité médicale, les femmes sont progressivement dépossédées de leur corps. pris en charge par la technologie, ils ne sont plus qu’abstractions, statistiques, courbes et pixels auxquels il faudrait se conformer.

C’est face à cette dépossession qu’il semble important de s’interroger sur ce que nous voulons transmettre, sur cette chaîne de vie qui relie les femmes depuis l’aube de l’humanité. Donner de la voix, reprendre la parole sur nos corps, sur nous-mêmes, c’est mettre des mots sur des émotions tues, sur le sentiment d’injustice, sur la joie des combats victorieux, sur l’amertume et la colère devant les crimes perpétrés, sur la formidable force qui nous anime quand nous sommes ensemble.

Rencontres à Bordeaux

Vendredi 6 mars, Université Bordeaux Montaigne (Victoire), 18h30-20h, rencontre-débat
« Corps contre corps, cinquante ans de luttes féministes » en partenariat avec Ophélie Rillon, historienne, de l’Atelier Genre (Centre Emile Durkeim & Laboratoire les Afriques dans le monde, Sciences Po Bordeaux), Liza Thalami de l’association Sexprimons-nous et les éditions Hors d’atteinte
Un rendez-vous proposé dans le cadre de la Semaine des droits des femmes, Ville de Bordeaux

20h30-22h30
Repas auberge espagnole et lectures, au Samovar, 18 rue Camille Sauvageau

Samedi 7 mars, 11 h

Rencontre à la librairie la Machine à lire avec Anne Raulin, Collectif 1977 et Marie Hermann, collectif 2020, éditrice

Machine à musique Lignerolles, 13-15 rue du Parlement Sainte Catherine- 33000 Bordeaux

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