« Femmes à la rue, femmes mises à nu »

ciné-débat les Invisibles

Un ciné-philo autour d’un film saisissant d’amour et d’humanité, les Invisibles, comédie française réalisée par Louis-Julien Petit (avec l’excellente Noémie Lvovsky), sortie en 2018. Cette « utopie égalitaire portée par des exclues de la vie » (Le Monde) peut nous aider à changer notre regard sur les femmes à la rue.

Projection suivie d’un débat, avec Virginie Lhérisson, (ex-directrice de la Halte 33), Mathilde Beauvois, co-directrice de la Cloche Nouvelle Aquitaine, Juliette Lautrain (chargée de développement du projet Merci Pour L’Invit’ en Gironde) et Juliette Roger du Squid. Quatre intervenantes pour quatre soutiens différents : le centre d’urgence, l’animation socio-culturelle, le réseau citoyen, le squat autonome.

Deux questions articulent le débat :

Pourquoi les femmes à la rue sont-elles invisibles ?

Parce qu’elles se cachent, se dissimulent, parce que la violence est encore plus forte contre elles que contre leurs homologues masculins. Le viol est une menace permanente. Aussi parce que certaines sont sans papiers et craignent d’être contrôlées. Beaucoup de personnes sans abri ne sont pas « reconnaissables ».

Parce qu’elles ont honte d’avoir été rejetées, exclues.

Parce que la société refuse de les voir. C’est une situation qu peut toucher tout le monde, et tout le monde préfère l’oublier.

Pourquoi les rendre visible ? Pour quelle visibilité ?

Parce qu’un regard et une parole, c’est rendre à l’autre sa dignité : le sentiment de respect témoigne du fait que chacun d’entre nous fait partie de l’humanité.

Parce qu’être à la rue c’est être isolé : rencontrer ces personnes, leur parler, faire avec elles c’est tisser du lien qui seul peut permettre de construire une vie sociale.

Parce qu’il faut se battre contre cette coupure entre exclus et inclus pour apprendre comment vivre dans une précarité de plus en plus généralisée.

Parce qu’il est nécessaire de se réapproprier l’espace public afin que la rencontre soit possible.

Parce qu’il faut révéler le scandale que constitue la mise en demeure pour les mères sans -abri de remettre leur(s) enfant(s) à l’aide sociale pour pouvoir être intégrée dans un dispositif.

9 mars 2020, 20h15, Cinéma Utopia, Place Camille Jullian, Bordeaux Tarif unique : 4,50 euros

Événement proposé dans le cadre de la Semaine des Droits des femmes

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